BLACK BLEEDING - The Great Satan E.P.
BLACK BLEEDING, c'est une formation wallone (la
Belgique, pour les incultes) qui fait beaucoup de bruit depuis quelques
années dans l'Underground et qui continue d'en faire. Après une
dernière démo, ''The Awakening'', grandement distribuée, voici que
BLACK BLEEDING remet le couvert avec un E.P., ''The Great Satan'', qui
défouraille sérieusement et démontre la supériorité et la dose
d'adrénaline que gobe au ptit déj le trio : et encore une fois, nos
tronçonneurs de service le font bien. En soi, ''The Great Satan'' ne
révolutionne rien et fait appel aussi bien aux oeuvres norvégiennes
(IMMORTAL surtout) comme suédoises (là y'en a des masses) ou françaises
(les Parisiens dans leur style en font beaucoup). Mais le grand atout
de BLACK BLEEDING, c'est qu'ils y mettent une rage si sincère, une
force si puissante, il se trouve dans ''The Great Satan'' un tel
déchainement agrémenté de longs majeurs dressés dans toutes les
directions que cela donne de suite le sourire. Ces gars-là ne sont pas
des rigolos (z'ont au moins dix ans de plus que la majorité des
lecteurs...) et n'ont rien à apprendre de personne : BLACK BLEEDING ne
vit que pour lui-même et le plaisir de massacrer les oreilles et
réduire en purée les esprits. Ravageur.
''The Great Satan'', en plus d'être une petite bombe téléchargeable sur
leur Myspace par exemple (avant de pouvoir être acheté en plastique),
est également un gros cri de rage, un « motherfucker », un « F.O.A.D. »
envers cette folie de « société » dans laquelle nous vivons... Je vais
vous faire partager un article que j'ai lu hier : « ... Les objectifs
définis par le GIEC sont obsolètes. Le réchauffement est plus rapide
que prévu, mais pire encore, passé un certain point, des boucles de
rétroactions vont se déclencher, et le processus échappera à notre
contrôle. Si le réchauffement atmosphérique s’emballe, sur terre, la
situation deviendra incontrôlable. Les Etats faillis, la famine, les
guerres, les exodes massifs vont se multiplier. Dans ces conditions, la
mise en œuvre de politiques internationales de réduction des émissions
n’aurait plus aucune chance de succès. Combien de temps nous reste-il ?
Trop peu pour réduire les émissions avant de dépasser les limites
dangereuses... » (1). L'humain est fou. Nous courrons à notre perte.
Inutile d'en dire plus, la musique est là pour ça.
Alors face à de tels gus, qui se sont nourris de Thrash, de Death, de
Heavy puis de Black bien avant que vous ne tétiez le sein de votre mère
(j'espère qu'elle vous l'a donné et non ces biberons de faux lait),
vous ne serez pas étonné que je vous dise que les gars maîtrisent non
seulement leurs instrus, mais également la façon dont on structure un
titre pour qu'il devienne une bombe jouissive. Ils connaissent les
secret de l'acier, les bougres ! Les genres extrêmes se mêlent ici sans
le moindre complexe. Le trio n'a que faire de nos idées. Il se fait
avant tout plaisir. Moi ce qui me frappe le plus, c'est que BLACK
BLEEDING fabrique un ''The Great Satan'' survitaminé : je veux dire que
leur rage et leur passion pour ce qu'ils font leur suffit et qu'il en
résulte un Black/Death Metal mâtiné de Thrash absolument jouissif : il
n'y a pas à voir ici la recherche du riff-qui-tue, non, BLACK BLEEDING
EST naturellement le riff-qui-tue.
Bref, je ne vais pas en dire plus. BLACK BLEEDING ne révolutionne pas
le genre, je l'ai déjà dit. Par contre, il est l'un des groupes les
plus sincères que je connaisse – et ''The Great Satan'', certainement
le meilleur E.P. de 2008 en ce qui me concerne. Parfait pour terminer
l'année, merci à eux ! Je lève haut ma bière à ces preux chevaliers
d'Arlon !
(1) CONTRE-INFO : Changement climatique : quatre vérités dérangeantes - http://contreinfo.info/