AOSOTH - Aosoth
AOSOTH, AOSOTH, tout le monde en parle d'AOSOTH !
« Aosoth » d'AOSOTH, ça vient de sortir chez Total Holocaust Records
(label qu'on ne présente plus). Et ça fait longtemps qu'on en parle
d'AOSOTH : ben oui, un split partagé en 2002 avec ANTAEUS et un autre
en 2007 avec l'un des piliers du Black Metal parisien, TEMPLE OF BAAL
(que je salue au passage). C'était tout ce qu'on avait sous l'oreille
venant d'AOSOTH. Il était temps qu'on en sache un peu plus. C'est pour
quoi ce premier full-length arrive à point nommé. Mais il faut dire que
Sébastien Tuvi alias BST - en charge de reprendre le travail laissé par
les membres précédents - a une vie musicale très chargée : ancien
blackhead de GARWALL et MALEFICENTIA, il officie aujourd'hui dans le
Death Metal brutal avec le monstre international ABORTED et le
Grindcore de GENITAL GRINDER et enfin le Black Metal brutal fort
renommé de BALROG. Pour toutes ces formations, BST compose presque
tout... Son énergie et son inspiration débordent. Une preuve ? VI, son
dernier projet, voit son premier E.P tout juste paraître...
AOSOTH, c'est assez simple à comprendre, musicalement s'entend.
D'ailleurs, c'est étrange, mais jusque dans la voix de son compère MkM
(d'ANTAEUS, qui, d'après ce que j'apprends, est le fondateur du groupe
pour qui BST compose le Black Metal), AOSOTH possède de nombreuses
similitudes avec RUINS - la horde Death/Black de Tasmanie que j'ai
chroniqué il y a peu. Car dans « Aosoth » ça bastonne sévère la plupart
du temps – je crois que BST ne sait pas beaucoup faire autrement que de
blaster – les guitares sont guerrières et agressives et résultat, on
s'en prend plein la gueule sans avoir rien demander. De temps en temps,
un groove plus Thrash old school mène la dense, même si les
blasts-beats ne sont jamais loin. Et de temps en temps, un feeling
Black Metal à la DARKTHRONE apparaît avec plaisir (« Never Betrayed »).
Evidemment, la production est puissante (prenez-en l'ampleur ici :
http://www.myspace.com/aosothofficial). Ce mélange des genres, s'il est
bien fichu, aère un petit peu l'ensemble : mais pas suffisamment à mon
goût.
En effet : ça va bien cinq minutes de blaster à tout va non ? C'est un
mur sonore sur lequel on se fracasse cet « Aosoth ». Les ambiances - ce
serait la tension quasi permanente et la voix magique de MkM ? Pour moi
ce n'est pas suffisant. De plus, BST blaste et nous violente bien assez
dans ses autres combos et ici il fait preuve qu'il ne sait faire que
cela. En fait, tout se suit et se ressemble en « Aosoth », comme ça ne
s'arrête jamais. Ni batterie, ni guitares d'ailleurs : BST ne semble
rien connaître d'autre. « Aosoth » aurait pu faire deux fois plus
court, ç'aurait été aussi bien, car pour un tel résultat, autant se
taper un « Panzer Division Marduk », c'est aussi efficace. Alors oui,
BST parvient quand même à imposer des ambiances maléfiques par-ci
par-là, mais c'est trop peu, car au lieu de nous laisser les boyaux
tordus, il va jusqu'à nous faire vomir. Un Death/Black sans grande âme
en vérité que seul MkM parvient à en tirer une certaine émotion. Le «
Black Metal » ici servi écœure dans le mauvais sens, comme si vous
aviez mis trop de mayonnaise dans vos frites...
Cet album éponyme d'AOSOTH ne restera pas dans les annales du Black
Metal français ou du Black Metal brutal international : s'il est très
bien exécuté, il n'y a que la voix de MkM pour lui donner un semblant
d'originalité. Si vous appréciez la technique et la brutalité, vous en
aurez sûrement pour votre argent. AOSOTH se perdra dans le flux des
nombreuses sorties du style...