JUDAS ISCARIOT - Dethroned, Conquered and Forgotten
Amateurs de Black Metal violent aux ambiances
froides et nécrotiques, bienvenue dans le royaume du défunt étasunien
Judas Iscariot ! Avec cet E.P sorti chez Red Stream, un an après Heaven
in Flames et deux avant le dernier ful-lenght “To Embrace the Corpses
Bleeding” (2002), Andrew Harris alias Judas Iscariot, exprimait en un
concentré brutal de haine et de méchanceté, l'immense désir de mort que
destinent à leurs congénères les partisans les plus extrêmes du Black
Metal. En effet, “Dethroned, Conquered and Forgotten” (superbe nom
d'album ai-je toujours pensé) qui ne dure que vingt-et-une minutes,
pour cinq magnifiques pistes, dépasse allègrement les limitations de
vitesse, avec la bénédiction du compère et ami batteur Cryptic Winter
(ex-Dying Fetus). Je ne sais pas si la rumeur est fondée, mais il me
semble avoir lu quelque part que la vitesse du marteleur en question
avait été doublé pour l'enregistrement, histoire qu'on ne comprenne pas
si l'on avait à faire à un être humain ou à une machine... Quoiqu'il en
soit, “Dethroned, Conquered and Forgotten” contient cinq excellentes
pistes rassemblant le meilleur de Judas Iscariot... version
ultra-speed. Un disque écouté mille fois...
Œuvre qui m'a toujours suivie où que j'aille, cet E.P m'a
également toujours fasciné. Si vous connaissez bien l'œuvre de ce
Maître es Black Metal étasunien, vous devez lui reconnaître son talent
de génie pour dénicher des accords mémorables, vicieux, apocalyptiques,
foncièrement mystiques et uniques en leur genre. Rien que cela suffit à
acquérir n'importe quel opus du Nietzschéen. Ce qui surprend, c'est :
d'une, la production sèche et grésillante, et de deux, la vitesse.
Inutile d'en dire plus, car les titres en eux-même, sont surprenant
sans cela. “Descent to the Abyss” s'ouvre sur quelques notes menaçante
avant que la vague meurtrière ne déferle, impitoyable et nous ravage
l'esprit... Quelle claque ! Après tant d'années, c'est toujours et
encore un régal. Quelle puissance, quelle haine ! Quelles images
également, Judas Iscariot déploit-il dans mon esprit !!! Le paradis en
flammes : voilà ce qu'est Judas Iscariot et ce que désire Judas
Iscariot. S'ensuivent “Benevolent Whore, Dethroned for Eternity” avec
ses riffs et son refrain entêtants : les Black Metalleux n'ont qu'à en
prendre de la graine. Puis “Journey Through Visions War” : commençant
lourdement, en rupture avec les autres morceaux, il annonce, à la
manière du précédent album, la marche funèbre à suivre... avant de tout
éclater avec fureur une minute avant la fin... Jouissif. La quatrième
station de Judas Iscariot est un superbe instrumental à plusieurs voix
de guitares, sans batterie, très évocateur des tourments intérieurs de
son auteur... La dernière track veut bien dire ce qu'elle veut dire :
une “Blitzkrieg version” de “Spill the Blood of Lamb”,dernière piste de
l'album précédent. Un hymne à la mort, véritable rouleur compresseur et
titre-phare de Judas Iscariot. Un déferlement de haine qui met
rapidement à genoux et fait dire qu'on regrettera longtemps ce mythique
Andrew Harris...
Vingt-et-une minutes de haine totale, de jouissance, de Black Metal - inoubliables.