Déjà, je n'avais vraiment pas apprécié le premier effort que GRIS, nouveau nom de baptème pour feu NIFLHEIM, avait produit. Neurasthénie, sorti fin 2006 chez leur compère canadien Sepulchral Productions, l'était trop pour moi, neurasthénique. Je ne ressens que rarement quelque chose à l'écoute de ce « Black Metal » dit « dépressif » ou « suicidaire » ... enfin je ne vais pas vous râbacher mon discours comme quoi je pense que le Black Metal, ça n'est pas cela ... néanmoins, une bonne frange aujourd'hui des auditeurs du genre apprécient ce sous-genre, c'est tant mieux pour eux comme pour les musiciens qui les satisfont. Je prend mon plaisir ailleurs. Donc, si je me mets à écrire quelques lignes sur ce second méfait des Québécois, c'est pour trois raisons :
1) le promo prend de la poussière et vous aurez compris pourquoi,
2) le buzz sur le duo neurasthénique, qui excite les fans, n'a fait qu'enfler, un an seulement séparant les deux skeuds,
3) un lecteur a fait la demande de chronique et j'ai répondu. J'ai répondu, non pas parce que je suis sadique, mais parce que je connais le premier chapitre du groupe. Alors, qu'en est-il de ce Il était une Fôret ..., titre d'album un peu cul-cul, vous l'avouerez. Une crotte en plastique vous répondrais-je (vous voyez, ces fausses crottes de chien qui servent à faire de faux gags d'ailleurs ?) .

Même si les harmonisations du premier titre et même si l'ensemble de celui-ci semblent majestueux, grandiloquents et quelque peu cosmiques, j'ai bien du mal, voire beaucoup de mal avec le reste ... à l'instar du nom d'album, de la pochette et du site officiel, les paroles sont d'un pathétique indigeste et enlèvent tout plaisir à l'écoute. La voix du batteur Icare, si elle est pleine de conviction, est par ailleurs trop convenue, réduisant encore l'intérêt. Plus je poursuis dans l'écoute, plus je me dis que GRIS fait là une belle récupération : il nous sert du neuf avec du vieux, piochant comme il lui semble où il l'entend afin de composer ses titres, l'exemple le plus flagrant étant la track « Cicatrices » ... cette assertion est lourde, certes, mais c'est mon ressenti. Je n'ai pas l'impression d'être débordé par quelque chose de neuf : je n'entends que le vide interstellaire ... par ailleurs, les mélodies et claviers sonnent étrangement comme ce que la scène Black mélodique suédoise du milieu des Nineties savait en produire : une tentative d'originalité ? Si une quelconque maîtrise instrumentale se fait entendre, je n'entends que très peu d'inspiration derrière tout ça. Aaargh ! Et ces pianos synthés à la PARADISE LOST ! Que c'est pa-thé-tique ! Et je n'ai jamais eu de pensées sombres à son écoute, ni d'instant dépressif : où est la force d'attraction de cette forêt perdue ? Nous voilà, comme le Melancholie de COLDWORLD, devant un objet creux, ou à défaut, gentil et qui ne possède que des lambeaux de Black Metal sur lui.

GRIS me fait l'effet de ces groupes qui croient inventer la poudre, vivant sur leur planête, écoutant plein de trucs mais n'écoutant pas leur propre production, persuadés de révolutionner le genre. Posez-vous la question, messieurs les musiciens (et les fans avec), de savoir si vous ne répétez pas tout simplement, sous une autre forme, ce que vous avez déjà entendu ... le duo de romantiques n'aura pas frappé dans le mille avec moi, ce disque étant un véritable camouflet. Je ne comprend pas qu'on puisse croire en de tels copies. Aussi incroyable que cela puisse paraître, cet album sortira chez Northern Silence Records en vynil. Poubelle !

http://www.lemetallum.com/gris/Gris.html
http://www.myspace.com/niflheim5
http://www.sepulchralproductions.com

GRIS - Il était une forêt...

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