Un IMMORTAL plus satanique, plus brutal, plus forestier et fantasy, voilà ce qu'est le Norvégien MASSEMORD. Un Black Metal bien triste et tragique également, rajouterais-je.

Du moins, c'est ce qu'il est dans ce formidable tir de roquettes qu'est « Obscura Symphonia ». C'est clair, ça thrashe un petit peu moins qu'IMMORTAL, mais ça tabasse un peu plus et c'est direct - et qu'est-ce que c'est bon ! Quand j'ai découvert MASSEMORD, je n'en suis pas revenu et cet album a tourné des semaines et des semaines. Je l'adore, encore aujourd'hui. Je le connais par coeur et je prends pourtant mon pied à chaque écoute. Même si ce n'est pas un chef-d'oeuvre (mais pas vraiment loin !), il faut avouer qu'il fout la pêche et donne envie de tout détruire. Le quasi plagiat de la voix d'Abbath a eu, de plus, l'effet de doper mon excitation : nos deux Norvégiens pourraient être jumeaux. Et en plus ils sont tous deux de Bergen ! MASSEMORD est lui né en 1993 (http://www.myspace.com/officialmassemord).

Tout en restant mélodique, MASSEMORD se fait carrément brutal dans son approche, avec une batterie hyper-précise et carrée, très claquante – quand ça blaste. Les riffs d'attaque sont simples et efficaces et les accords mélodiques envoûtants et facilement mémorisables. La production est elle tout bonnement gigantesque. Ultra-puissante. Elle est le dernier atout de cette symphonie obscure qui révèle également des aspects franchement mélancoliques (comme sur ''Slaughter of Christ'', ''Warriors of Darkness'', ''Obscura Symphonia'' ou ''The Sound of Desperation''). La jouissance advient avec le titre éponyme, s'ouvrant sur les fameux cris monstrueux ou encore sur le long et dépressif dernier titre, qui me fend le coeur... Enfin, Un synthé intelligemment utilisé appuie également certaines parties offrant une lueur spirituelle ou « heathen » à l'ensemble.

En fait quand j'écoute « Obscura Symphonia », je pense au Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, à cette scène où les orques attaquent la Compagnie qui se dissout ensuite... Car quelques effets de voix et autres samples bien monstrueux du meilleur effet – oui on entend parfois des démons ou orques grogner, à vous foutre la pétoche – parsèment l'opus de ci, de là. Ajoutez à cela ces lignes de guitares superbement imagées (elles ont vraiment un impact puissant sur mon imagination !) et le synthétiseur dont j'ai parlé plus haut (l'interlude où il joue de concert avec une guitare acoustique est magnifique) et vous obtiendrez une Oeuvre foncièrement jubilatoire. On atteint de véritables sommets quand on mesure l'ampleur du groove qui s'impose tout du long, ainsi que le tragique et le mélancolique des riffs mêlé à un certain « épisme » balayant de long en large cette « Obscura Symphonia ». sortie en 2004 chez Blackmetal.com Records.

Dix pistes pour trois-quarts d'heure d'un Black Metal belliqueux, mélodique, ambiancé, héroïque, tragique : que demander de plus ? Je crois que si je me laissais aller, je lui collerais la note maximum à cette « Obscura Symphonia ». Pour moi ce fut tout bonnement l'un des meilleurs disques de cette année-là !

PS : l'âme pensante de MASSEMORD a été jusqu'en 2007 Lord Hastur Warmachine, le Norvégien. Il a récemment abandonné MASSEMORD à ses deux comparses, Italiens. Le groupe qui a gardé le nom est donc désormais italien !

MASSEMORD - Obscura Symphonia

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