MALUS - The Beauty of Doom
MALUS vous avez du Malus ? Très bien, prenez
directement contact avec votre assurance, ou encore mieux, allez
directement avec une barre de fer et allez péter leurs bagnoles à ces
salopards de voleurs. Mieux, flinguez-les, on est trop sur terre. C'est
ce que veut MALUS, qui glorifie la Nature supérieure à l'humanité.
MALUS le germain, solitaire dans son oeuvre depuis 2001, qui après cinq
démos, sortit son premier long format en 2003 (Creation of Death).
Wargrath, le teuton en question, est également impliqué dans d'autres
formations plus ou moins underground, dont la plus connue est ODIUM
IMMORTALIS. Il est batteur tout court, mais comme il nous le démontre
dans ce nouveau disque sorti chez Immense Storm Productions - jeune
label qui monte - il touche à tout. The Beauty of Doom, septième
produit du label, est ainsi la nouvelle offrande du cousin germain,
plâtrée longue de quasi une heure pour dix pièces ! Vous ne pourrez pas
vous plaindre que la galette n'est pas pleine ! Mais l'achèterez-vous ?
Car on se serait bien passé de ces parties au clavier
mélancolico-prout-prout, mais hélas, elles sont présentes
malheureusement et faut bien faire avec. Ces nappes en satin sont
sensées évoquer en vous la beauté de la nature toute majestueuse tandis
que le vrai Black Metal, brutal et mélodique s'il en est et que met en
exergue notre bel homme, symbolise lui toute l'erreur qu'est l'humain.
Vous aurez compris, je crois, que le Black/Death brutal de notre sieur
est romantique comme il se doit et ça, j'en ai plein le dos. Oui, le
Black Metal est une musique où les ambiances priment, où les sentiments
sont exacerbés et tout ça. Je suis d'accord, mais faut éviter de tomber
dans le pathétique. Parce que là, ces claviers à deux balles, non.
Stop. Y en a marre, d'autant qu'il les repasse en boucle le bougre !
Ils n'ont absolument rien de touchant. Et le perfectionnisme de
Wargrath aura beau le pousser à tout faire pour que rien ne bave du
skeud, l'inspiration existe peut-être même, mais la remise en question
est elle absente. Des compositions de cet acabit, on nous les bassine
depuis des lunes et des lunes. Y a rien de neuf dans The Beauty of
Doom. C'est encore une fois une production où la mélodie se mêle aux
très nombreuses parties blastées, comme si c'était ça l'élite du Black
Metal...
The Beauty of Doom est apparemment le fruit d'une contemplation béate
d'un champ de ruines du genre : « enfin ! Notre civilisation s'est
écroulée, je suis heureux : la nature va reprendre ses droits sur notre
bêtise et le monde sera plus beau ». Bah voilà. L'intro, la piste
Hypnagogia, ces idioties de plans de synthés qui se copient l'une
l'autre sont elles en grande partie responsables de la ruine qu'est ce
disque. Un titre en revanche tire son épingle du jeu : Moribund. Cette
piste brutale développe des ambiances véritablement morbides et
furieuses, dans la plus pure tradition darkthronienne – même s'il ne
faut pas pousser mémé dans les orties, car le son ici est autrement
plus clair que dans les chefs d'oeuvre des Norvégiens. Mais ce serait
se tromper que de croire que MALUS cherche à s'approcher de DARKTHRONE
: non, ce serait plutôt vers des groupes sympho-éthyliques comme DIMMU
BORGIR, OBTAINED ENSLAVMENT, EMPEROR (?) et compagnie qu'il faudra
regarder pour comprendre au mieux la démarche de MALUS. M'enfin les
fanas de ce sous-genre seront peut-être déçus : il n'y a qu'un mec aux
commandes et l'on ne peut être excellent partout. Et les claviers ne
sont pas son fort n'est-ce pas...
En somme, cinquante-sept minutes c'est bien suffisant pour percevoir et
comprendre ce vide intersidéral que représente The Beauty of Doom.
MALUS a du mal à concevoir un disque où l'on ne meurt pas noyer entre
ennui (car c'est quand même vachement répétitif) et désespoir (le
kistch incroyable des parties sympho/atmosphériques...). Comme je
n'aime pas le vide, je préfère jeter le promo dans la poubelle
bienvenue. Ce n'est qu'un au revoir...